Ghassen Bouabid
Coordinateur BIM
26 avril 2022
Veille

Sur quels documents se base un processus BIM ?

Les documents BIM : une base organisationnelle pour ses projets BIM.

Le corpus documentaire BIM est constitué d’un ensemble de documents présents lors d’un processus BIM qui couvrent le cycle de vie de l’ouvrage.

Ces derniers ont pour rôle de de garantir la bonne mise en place et le respect des objectifs BIM fixés par la maîtrise d’ouvrage, d’organiser la coordination et les échanges entre les différents acteurs et de définir l’ensemble des règles et de bonnes pratiques à respecter autour de la maquette numérique.

Aussi, ces derniers apparaissent suivant un ordre de succession que l’on distingue à travers le schéma ci-dessous :

schéma_documentation_BIM

Le manque de législation concernant l’utilisation et l’application de ces documents peut parfois conduire à une certaine confusion. C’est pourquoi nous vous proposons de découvrir dans cet article l’utilité de chacun de ces documents, et qui sont les acteurs concernés par l’édition et l’application de ces derniers.

Les documents d’un processus BIM

A noter : Vu l’absence de normalisation, la nomination de ces documents peut différer d’un acteur à un autre, mais toutefois  l’usage reste le même.

De ce fait, on se référera dans cet article pour les trois premiers documents, aux définitions énoncées dans le guide de recommandations à la maîtrise d’ouvrage publié le 6 juillet 2016 par la MIQCP (Mission Interministérielle pour la Qualité des Constructions Publiques) sous l’égide du PTNB (Plan Transition Numérique dans le Bâtiment), ainsi que celles présentes dans le Plan BIM 2022.

Ainsi, ces documents représentent un cadre proposé à l’échelle du territoire français. À l’échelle internationale, on observe encore un certain manque d’uniformisation. Par chance, les documents français s’alignent avec les bonnes pratiques et normes émergentes au niveau international, et le sujet de l’uniformisation des normes avance de jour en jour.

La Charte BIM

La charte BIM est un document générique élaboré par le maître d’ouvrage traduisant sa politique en objectifs de qualité et de performances attendues du BIM pour l’ensemble de ses projets. Il recense notamment les exigences et les objectifs à satisfaire pour que le processus BIM des opérations puisse alimenter la maquette d’entretien exploitation maintenance de son patrimoine.

→ Contrairement au Cahier des charges BIM qui lui est spécifique à un seul projet, la Charte BIM regroupe les objectifs par rapport à l’ensemble des projets de la Maîtrise d’Ouvrage, permettant ainsi de donner un cadre pour tous les projets

C’est généralement l’AMO BIM qui sera chargé d’accompagner la MOA à cadrer ses besoins, d’auditer sa manière de travailler, et in-fine de produire la Charte BIM et Le Cahier de Charges BIM qui donnera un cap à la MOA.

Le Cahier des Charges BIM

Le Cahier des Charges BIM est un document précisant les exigences et objectifs des intervenants successifs du projet, ainsi que les cas d’usages BIM, incluant ceux de la charte BIM du Maître d’Ouvrage.
Le Cahier des Charges BIM intègre le volet BIM relatif à un seul projet de la maîtrise d’ouvrage. Et tout comme la Charte BIM, le CDC BIM est rédigé par le MOA ou L’AMO BIM du projet.

La Convention BIM

Ensuite, c’est le BIM Manager d’un projet qui s’inspirera des guidelines de la Charte BIM et du CDC BIM pour définir la convention BIM, dont l’objectif est de donner une stratégie opérationnelle d’un projet.

Lors d’un projet d’ampleur, plusieurs conventions BIM peuvent se succéder pour chaque phase du projet (exemple : une convention BIM peut être établie pour la phase de conception, puis être suivie d’une autre convention pour la phase d’exécution à destination de la MOE). L’ensemble de ces conventions définit le Plan d’Exécution BIM du projet.

De plus, les conventions elles-mêmes évoluent puisqu’un projet s’inscrit dans une durée conséquente. Il s’agira donc de tenir un historique des versions des différentes conventions.

Ainsi, la convention BIM est le document précisant :

  • les méthodes organisationnelles du projet et le rôle de chaque intervenant ;
  • les méthodes de représentation graphique ;
  • la gestion et le transfert des données du projet ;
  • les processus ;
  • les modèles de maquettes numériques et versions de logiciels ;
  • les utilisations (cas d’usages concrets devant émergés de la démarche BIM) ;
  • l’environnement collaboratif du BIM, permettant de préciser le workflow du projet.

À chaque étape du cycle de vie du projet la convention évolue et s’adapte aux nouveaux acteurs, à des usages nouveaux ou à des nécessités du projet.
La Convention BIM, contrairement à ses prédécesseurs, est établie avec la participation de la maîtrise d'œuvre. Ce document évolutif doit être régulièrement mis à jour afin d’être en adéquation avec l’évolution du projet.

À noter que la Convention BIM peut être nommée Protocole BIM dans certains cas.

Selon les définitions, les Plans d’Exécution BIM et Protocoles BIM peuvent avoir un rôle différent. Pour simplifier les choses dans cet article, nous préférons nous baser sur les définitions énoncées par le plan BIM 2022.

Ce qu’il faut retenir

Alors que les acteurs d’un projet BIM et leurs manières de travailler peuvent se multiplier, cadrer un projet devient essentiel pour permettre une exploitation pleine et optimale d’une maquette.

C’est pourquoi l’effort de production de ces différents documents est essentiel, l’ensemble des acteurs d’un projet ne pourront que bénéficier de ces supports.

Et même si aucun cadre législatif ne donne d’obligation concernant ces différents documents, ces derniers ont tendance à devenir des requis pour le bon déroulé de projets d’ampleur.

Pour en savoir plus :