Baudouin De Montarnal
Chargé d'Affaires Industrie
30 Juin 2025
Usage

Numérisation 3D de sites industriels : initier et déployer son projet de manière pragmatique

La numérisation 3D : première brique du jumeau numérique

Dans un contexte où les industriels cherchent à moderniser la gestion de leurs sites, la numérisation 3D s’impose comme une première étape indispensable. Pourtant, selon le Baromètre Industrie 4.0 de Wavestone, 43 % des industriels se déclarent en retard sur ces sujets.

Aucun jumeau numérique ne peut être complet sans une ou plusieurs représentations numériques fidèles de l’existant, et encore moins dans le secteur industriel au vu de  l’immensité des usines et de la technicité de leurs équipements. La numérisation 3D des bâtiments devient alors le socle fondateur permettant d’initier une démarche de jumeau numérique.  

Comment enclencher efficacement cette transformation ? Par quelles étapes commencer ? Et surtout, à quels usages répondre concrètement ?

Pourquoi structurer une démarche de numérisation 3D ?

Sur un site industriel, de nombreux acteurs internes et externes (maintenance, méthodes, sécurité, production, bureaux d’étude, services généraux…) interagissent avec un environnement complexe.

Tous ont besoin d’une même chose : une donnée fiable, spatialisée, à jour.

Or, dans la majorité des cas :

  • Les plans sont obsolètes ou introuvables
  • Les informations sont dispersées dans plusieurs logiciels (GMAO, GTB, etc.)
  • Les interventions sont réalisées à partir de supports incomplets

Les conséquences sur les projets sont directes : pertes de temps, risques d’erreur, surcoûts et retard… Et parfois,  des missions de relevé, production de plans et maquettes 3D sont reproduites inutilement, faute de centralisation et partage de ces données au sein de l’organisation.

Exemple réel : sur un site industriel de 70 000 m², après avoir mené un premier relevé pour l’exploitant, un bureau d’étude intervenant sur site quelques mois plus tard nous a sollicité pour un nouveau relevé… faute d’avoir eu accès aux données déjà produites. Résultat : temps perdu, budget doublé, et confiance altérée.

Déployer le jumeau numérique de son site industriel étape par étape

My Digital Buildings a structuré une méthode claire, pensée pour les environnements industriels.

Étape 1 : auditer et savoir sur quelle base se lance le projet

La réussite d’un projet de numérisation 3D repose avant tout sur la connaissance précise du point de départ et du besoin.

Ainsi, il s’agira de mener un audit exhaustif pour :

  • Analyser les ressources humaines et financières disponibles pour le projet afin de le dimensionner.
  • Interroger l’existant, et lister quelles sont les données spatiales existantes, leur ancienneté et leurs formats (plans, modèles 3D, relevés antérieurs, etc.) ? Ces données sont-elles fiables et exploitables dans les usages actuels et projetés de l’organisation ?
  • Analyser les outils mis en place par l’organisation (GMAO, GTB, etc.).
  • Cartographier les besoins métiers exprimés et identifier des besoins sous-jacents.

Cet audit permettra de disposer d’une vision claire des données existantes, des ressources diverses mises à disposition pour le projet, et d’identifier ainsi quels sont les enjeux, besoins et usages prioritaires à adresser avant de lancer le projet.

Étape 2 : Produire les(s) double(s) numérique(s) de son site

Une fois le diagnostic posé, vient la phase de scan 3D et de production des doubles numériques. C’est ici que l’on rentre encore plus dans l’opérationnel. Il s’agira de définir un protocole de scan 3D optimal (rapide, mais toujours aligné avec le cahier des charges du projet), et de produire des doubles numériques alignés avec les usages projetés.

Chacune de ces 2 étapes doit être menée en considérant les spécificités du projet et des bâtiments concernés :

  • Définition des équipements de relevé adaptés : scanner laser statique, mobile, drones, selon la typologie du site, les données attendues et les contraintes d’accès.

  • Production des doubles numériques choisis : nuage de points, plans divers, maquettes 3D / BIM, visite virtuelle, aux formats, niveaux de précision, et intégrant les données nécessaires

Objectif : Disposer des représentations numériques fiables, précises et exploitables pour adresser les usages définis. 

Étape 3 : Déployer les usages autour du jumeau numérique de son site

Une fois son site industriel numérisé, il s’agira d’intégrer son jumeau numérique aux flux de travail des acteurs de bâtiment et d’adresser les usages ciblés en début de projet. Pour cela, nous identifions plusieurs points clés :

  • Intégrer les données dans les outils internes (GMAO, GED, GTB, etc.).
  • Former les équipes à leur utilisation et mener un effort de conduite du changement, en s’appuyant sur les ressources humaines clés du projet ou en se faisant accompagner.
  • Suivre l’atteinte des objectifs, les cas d’usage à succès, et estimer ses axes de progrès.

Objectif : faire du jumeau numérique un outil opérationnel à forte valeur ajoutée, accessible à plusieurs équipes du site, garant de la fiabilisation des projets, de la maîtrise des délais et des budgets.

De multiples cas d’usages sont possibles. Certains sont très basiques, mais comportent néanmoins de la valeur (ex : avoir des plans 2D à jour, améliorer la collaboration à distance). D’autres sont plus poussés (ex : optimisation de la Gestion Exploitation Maintenance), voire exploratoires (ex : sauvegarder sa propriété intellectuelle industrielle et archiver un savoir-faire).

Ce qui est certain, c’est que les cas d’usages sont nombreux, et plus le jumeau numérique sera utilisé par les acteurs de vos bâtiments, plus le ROI de votre démarche sera consolidé.

Étape 4 : Faire vivre son jumeau numérique

Le double numérique n’est pas une fin en soi : il doit vivre et s’enrichir dans le temps tout au long du cycle de vie du bâtiment.

Ainsi, il peut être judicieux de structurer une stratégie de mise à jour de ses données, en identifiant les zones : l’évolution des équipements et techniques de numérisation de bâtiment rendent ces mises à jour de moins en moins coûteuses.

Surmonter les obstacles : des freins classiques et des leviers concrets

Si la numérisation 3D devient un socle majeur du jumeau numérique industriel, elle soulève souvent des questions légitimes en interne. Parmi les freins les plus fréquents :

  • « L’investissement financier est trop important »
    Une idée reçue tenace. Or, lorsque les besoins sont précisément définis et partagés entre les métiers du site (maintenance, sécurité, méthodes, formation, marketing…), l’investissement devient rapidement maîtrisé. Mieux encore, en mutualisant les usages, le retour sur investissement devient palpable dès les premiers mois.

  • « Nous n’avons pas les ressources et compétences pour l’exploiter »
    C’est justement tout l’intérêt d’opter pour un accompagnement léger au démarrage. Avec des équipes formées à l’essentiel et des processus simples à mettre en place, la prise en main devient naturelle, sans alourdir vos opérations du quotidien.

  • « Et concrètement, qu’est-ce que ça nous rapporte ? » : un ROI parfois difficile à imaginer
    Une fois intégrée, la donnée devient un outil opérationnel à part entière : moins d’erreurs sur chantier, moins de déplacements inutiles, une meilleure coordination entre les équipes, et des projets maîtrisés du début à la fin. Le retour est ainsi mesurable rapidement, tant en termes de coût que de délais.

Passer à l’action ?

La numérisation 3D d’un site industriel n’est pas un luxe, ni une fin en soi. C’est un levier opérationnel, accessible, et pragmatique… à condition d’être bien structuré dès le départ.

My Digital Buildings se positionne comme la première brique de ce chantier digital en proposant une offre sur toute la chaîne : audit, relevé, livrables, accompagnement et déploiement.

En parler avec un expert
Pour ne rien manquer de nos actus, abonnez-vous à notre newsletter !
Du contenu et des actualités chaque trimestre dans votre boîte mail.