Hugo Sibué
Marketing Manager
01 juillet
Usage

EDF - 5 centrales hydrauliques numérisées intégralement

Le cadre du projet

Aux portes de l’Oisans en Isère, dans une vallée étroite, EDF a mené le plus grand chantier hydroélectrique en France. Plus puissant, mieux intégré au paysage et respectueux de l’environnement, un nouvel équipement souterrain a remplacé 6 centrales et 5 barrages de la vallée de la Romanche devenus obsolètes.

L’histoire de la vallée a été marquée par la production d’électricité, rien de plus normal que le Département de l’Isère depuis longtemps impliqué dans son patrimoine industriel unique, EDF et la Communauté de Communes de l’Oisans aient souhaité conserver la mémoire de cet ensemble unique avant son démantèlement.

En 2020, sous l’impulsion de la Communauté de Communes de l’Oisans, les partenaires se sont regroupés afin de construire ce projet d’archivage numérique original. Le rapprochement avec la French Tech in the Alps, et plus particulièrement avec le projet Territoires Solutions, a permis d’identifier les bons acteurs.

Quelle solution ces trois acteurs du territoire ont-ils retenu pour la conservation « numérique » de la vallée de la Romanche avant que cette page d’histoire ne se tourne ?

Startup de la région grenobloise, My Digital Buildings a été identifiée afin de produire un double numérique intérieur et extérieur de cinq des six centrales allant être démantelées. Ces répliques 3D de la réalité, véritables avatars numériques, serviront à préserver la mémoire mais aussi à alimenter les différentes initiatives de valorisation du patrimoine. Celles-ci pourraient prendre forme au sein des musées environnants dédiés à l’hydroélectricité ou du patrimoine local, dans des projets de belvédères thématiques ou de points d’information sur des parcours cyclistes ou pédestres.

Un relevé complet multi-technologie

Les solutions de scan utilisées

Pour capturer la réalité, My Digital Buildings s’est appuyée sur deux techniques : le relevé 3D par scanner laser (lasergrammétrie) et le relevé 3D par photo (photogrammétrie). En complément, des centaines de photos panoramiques ont été prises sur chaque site pour permettre, le jour venu, de déployer des visites virtuelles et de revivre les lieux comme si on y était.

Équipe relevé 3D des centrales

D’un côté, des drones ont survolé les sites pour prendre des photos des façades et des toitures, de l’autre, des scanners lasers 3D statiques et mobiles ont été utilisés pour figer les intérieurs et les abords directs des bâtiments.

Le choix de la photogrammétrie par drone pour les extérieurs s’est avéré évident, les toitures n’étant pas accessibles pour un opérateur et les façades trop hautes pour être entièrement relevées au scanner laser 3D.

Pour l’intérieur, combiner un scanner mobile (ici un NavVis M6) et un scanner statique (ici un Faro X130) nous a permis de tirer le meilleur parti de chacun des équipements, à savoir la rapidité de captation du NavVis M6 et la plus longue portée des scanners statiques. Ainsi, nous avons relevé les grands espaces des centrales (halls comportant les turbines et générateurs, salles de travail, couloirs, etc.) au scanner mobile, ce qui nous a permis de couvrir beaucoup d’espace en un minimum de temps.

Opérateur scanner laser mobile

Les jeux de données ont ensuite été complétés et leur assemblage facilité par des stations au scanner statique, plus facile à mettre en œuvre dans les zones plus difficiles d’accès ou encombrées (cages d’escalier, espaces étroits autour des turbines, etc.).Pour un recalage précis et optimal des différents jeux de données, des cibles temporaires ont été déployées dans et autour des bâtiments. Ces cibles ont été relevées avec les différents équipements.

Opérateur relevé scanner laser statique

La captation résumée en quelques chiffres :

  • 5 centrales hydroélectriques relevées en 3 jours
  • 3 drones et 2 scanners laser
  • 1,4 To de données collectées dont
  • 6 500 photos des façades et toitures de 120 Mo chacune
  • 1 200 photos panoramiques intérieures HD de 32 Mpx
  • 350 stations de scanner laser fixe
  • 9 heures d’acquisition au scanner dynamique
  • 25 min de film 360° (prise de vue par hélicoptère)

Des livrables ouvrant vers une multitude d’usages

Malgré une météo difficile avec des averses régulières, l’équipe a pu collecter des données de qualité en un temps record. Ce temps couvert a quand même eu un impact positif : en l’absence d’ombres marquées, les modèles produits par photogrammétrie sont parfaitement éclairés, ils baignent dans une ambiance lumineuse très homogène. Parcourez les deux exemples basse définition ci-dessous : la centrale des Vernes à gauche et la centrales des Roberts à droite.

Les nuages de points complets, des visites virtuelles et des rendus 3D texturés des espaces extérieurs ont donc été livrés aux différents acteurs de ce projet. Ces livrables seront dans un premier temps conservés à titre d’archivage numérique avant d’être exploités pour valoriser le patrimoine. Plusieurs initiatives en cours de conception pourraient utiliser ces données pour redonner vie « virtuellement » à ces infrastructures ayant marqué l’histoire de la vallée. Il serait alors possible d’être transporté dans le passé lors d’une visite d’un éventuel futur musée de l’électricité ou lors d’un arrêt sur l’un des belvédères thématiques. En tout cas, quel que soit l’usage, les données sont là et n’attendent plus qu’à prendre vie.

Témoignage

Dans ce projet, la solution proposée par My Digital Buildings venait répondre parfaitement à la demande de garder la mémoire de ces lieux et d’imaginer les restitutions à proposer. Nous sommes très heureux d’avoir pu collaborer avec une jeune entreprise innovante et locale dans le cadre du programme Territoires Solutions !

Pierre-Damien BERGER - Minalogic - Directeur MinaSmart EDIH Europe et Responsable du programme Territoires Solutions de la French Tech in the Alps Grenoble

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