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Formats de maquettes BIM et enjeux d'interopérabilité

Découvrez quelles sont les spécificités des différents formats de maquettes BIM ainsi que les enjeux d'interopérabilité qui découlent de leur utilisation.

Hugo Sibué
Hugo Sibué
22 Mars 2024
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Le Building Information Modeling (BIM) devient une approche incontournable dans la gestion des projets de construction. En collaborant autour de maquettes numériques enrichies par des informations structurées, nous avons l'opportunité de mieux concevoir, construire et exploiter les bâtiments.

Cependant, pour que plusieurs parties prenantes collaborent efficacement en BIM, il s’agira de définir les bons formats de fichiers, car l’interopérabilité des données entre les différents formats n’est pas systématique.

Dans cet article, nous explorerons en détail les différents formats de maquettes BIM, leurs spécificités, ainsi que les enjeux d'interopérabilité qui découlent de leur utilisation.

Les formats de maquettes BIM

Parmi la multitude de formats existants, nous pouvons notamment citer les formats IFC, RVT et STEP. Ces trois formats sont ceux que nous proposons le plus fréquemment chez My Digital Buildings, dans le cadre de nos services de modélisation BIM. Ils présentent les spécificités suivantes :

  • L’Industry Foundation Classes (IFC) est un format de fichier neutre et ouvert (interopérable) permettant l'échange d'informations entre différents logiciels BIM. Il est largement utilisé pour partager des modèles BIM entre différentes parties prenantes d'un projet.
  • Revit (RVT) est le format natif (propriétaire) du logiciel Autodesk Revit, l'un des outils de modélisation BIM les plus populaires. Les fichiers au format RVT contiennent des informations détaillées sur la conception du bâtiment, y compris la géométrie, les matériaux, les paramètres et les relations entre les éléments.
  • Le STEP (Standard for the Exchange of Product Model Data), qui est quant à lui un format standardisé utilisé pour partager des conceptions entre logiciels CAD. Bien qu'il ne soit pas spécifiquement conçu pour le BIM, il est souvent utilisé dans l’industrie.

Ici, nous pouvons constater que le format IFC est le seul format de fichier interopérable, alors que les formats RVT et STEP sont quant à eux des formats propres à des logiciels. Cette différenciation nous permet d’introduire la différence entre les formats « Open BIM » et « Closed BIM »

Les notions de « Closed BIM » et « Open BIM »

Les termes « Closed BIM » et « Open BIM » font référence à deux approches différentes en ce qui concerne l'échange de données dans un contexte BIM.

Closed BIM

Le Closed BIM se caractérise par l'utilisation de formats de fichiers propriétaires qui sont spécifiques à un seul logiciel. Dans un environnement « Closed BIM », les utilisateurs sont souvent limités à un seul logiciel ou à une suite de logiciels spécifiques pour travailler sur leur projet.

Cette approche est souvent inconsciemment choisie par un grand nombre d’acteurs, travaillant de manière isolée sur les fichiers. Par exemple, des bureaux d’études industriels utilisent des maquettes 3D pour leurs applications métiers, nécessitant de travailler des fichiers au format .STEP uniquement.

Pour autant, bien que cette approche puisse offrir une intégration plus fine entre les différentes fonctionnalités d'un logiciel, elle peut également entraîner des défis en termes d'interopérabilité et de collaboration avec des parties prenantes du projet.

Open BIM

Dans le cadre de l'Open BIM, l'accent est mis sur l'utilisation de formats de fichiers ouverts et neutres qui favorisent l'interopérabilité entre différents logiciels BIM et systèmes. Le format IFC est le format de fichier ouvert le plus courant dans le cadre de l'Open BIM.

L'utilisation de formats de fichier « Open BIM » favorise la collaboration entre les différentes parties prenantes d'un projet en permettant à chacune d'utiliser les outils BIM de son choix, tout en garantissant que les données peuvent être échangées de manière transparente et sans perte d'informations.

Une tendance vers l’interopérabilité et l’Open BIM

Évidemment, la tendance est à aller vers des approches « Open BIM », favorisant la continuité et le partage des données entre les différents acteurs des projets et étapes du cycle de vie des bâtiments. De nombreuses plateformes et solutions logicielles performantes émergent et permettent l’exploitation des formats de fichiers IFC (et des fichiers COBIe !).

À ce titre, ce sont souvent les maîtrises d'ouvrage qui incitent cette approche « Open BIM », en prenant la responsabilité de la centralisation des données pour des usages multiples. Des usages multiples nécessitant l’utilisation de solutions métiers, impliquant l’utilisation de leur propre format (STEP ; RVT ; etc.), pouvant être converti depuis le standard IFC.

Quelques bonnes pratiques pour favoriser l’interopérabilité

Utiliser des logiciels compatibles avec plusieurs formats

Optez pour des logiciels BIM qui prennent en charge plusieurs formats de fichiers, tels que IFC, DWG, et COBie. Cela permettra d'assurer une meilleure compatibilité et un échange fluide de données entre différentes plateformes logicielles.

Contrôler les exports .ifc

Réaliser un export .ifc ne se limite pas à exporter un fichier .ifc à partir d’un logiciel de modélisation, il faut tout d’abord s’assurer que les paramètres d’export soient bien configurés dans le logiciel initial. Ensuite il s’agira de contrôler le fichier .ifc produit en s’appuyant sur plusieurs visionneuses .ifc permettant de soulever des incohérences. En effet des erreurs peuvent être visibles sur certaines plateformes et pas d’autres.Les exemples les plus couramment contrôlés chez My Digital Buildings sont :

  • La bonne attribution niveaux aux objets afin de faciliter la gestion exploitation maintenance et l’extraction de données fiables ;
  • La bonne attribution des classes .ifc aux objets afin de limiter la présence de classe ifc IfcBuildingElementProxy ;
  • La bonne définition des ifcsystem qui combinent plusieurs éléments d’un seul et même ensemble (ce qui est récurrent pour les réseaux et terminaux techniques types CVC, électricité, plomberie)

Standardiser des processus et des flux de travail

Établissez des normes et des procédures claires pour la création, la gestion et l'échange de données BIM au sein de votre organisation. Assurez-vous que tous les membres de l'équipe comprennent et suivent ces processus pour garantir la cohérence et la qualité des données.

Adopter des normes ouvertes comme le BIM Collaboration Format (BCF)

Le BCF est une norme ouverte conçue pour faciliter la communication et la collaboration entre les différents acteurs d'un projet BIM. Il permet aux utilisateurs de créer des annotations, des commentaires et des requêtes sur un modèle BIM, indépendamment du logiciel utilisé. En adoptant le BCF, vous pouvez améliorer la communication et la coordination entre les parties prenantes du projet, même si elles utilisent des outils BIM différents.

Former et sensibiliser ses équipes

Assurez-vous que les membres de votre équipe sont formés en continu et sensibilisés aux principes de l'interopérabilité des données et aux meilleures pratiques en matière de gestion des données BIM.

En conclusion

En résumé, définir les formats et logiciels de travail propre à sa démarche, à ses usages et objectifs est essentiel pour assurer une collaboration efficace.

Il s’agira de formaliser ces informations dans une documentation BIM claire (Charte, Convention, Cahier Des Charges BIM) , centralisant l’ensemble des éléments structurant une démarche BIM.

Pour cela, il s’agira de constituer son équipe avec des ressources humaines spécialisées en BIM, et / ou de se faire accompagner !

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